LA BOURRÉE
HISTOIRE ET AIRES CULTURELLES
La bourrée est une danse traditionnelle aux multiples facettes. Son origine géographique est incertaine, même si on la situe souvent en Auvergne, du fait d'une description des "bourrées d'Auvergne" dans les Mémoires sur les Grands Jours d'Auvergne de Fléchier (1665). Cette référence écrite est la plus ancienne connue à ce jour.
La bourrée connaît des formes populaires et des formes savantes, Lully et Rameau en ont composé pour leurs opéras et ballets.
On retrouve les bourrées populaires principalement dans le centre de la France (Berry, Nivernais, Bourbonnais, Marche, Limousin et Auvergne) mais son rayonnement s’étend au nord des ces aires limitrophes comme dans le nord de la Gascogne (Haut-Agenais) et du Languedoc (Quercy, Rouergue, Aubrac et Albigeois), à l’ouest jusqu’au Poitou et au sud jusqu’en Ariège, sans oublier Paris et les ressortissants de ces régions qui ont apporté avec eux la pratique de la bourrée dès la fin du XIXè siècle.
FORMES DE LA DANSE
Selon les aires culturelles, le pas de base est différent si elle se danse sur deux temps (Nivernais, Bourbonnais,Limousin, Charolais et Bas-Berry) ou trois temps (Haute-Auvergne, Limousin, Rouergue, Gévaudan, Morvan, Haut-Berry, Bas-Berry, Gacogne, Vivarais), et adopte des formes différentes ainsi qu'un nombre de danseurs variable selon la forme.
Dans les pays d'Oc :
On retrouve une bourrée à trois temps en ligne (deux rangs parallèles face à face), forme qui a existé en Quercy et en Haut-Agenais (appelée bourrèia planhèra, bourrée plate), dans l'Albigeois buta-vam.
En Aubrac, la bourrée est sur trois temps à deux ou à quatre danseurs, qui exécutent des déplacements latéraux et des rotations. D'autres présentent des formes plus chorégraphiées comme la crozada, la montagnarde ou encore la tornijaira.
En Rouergue, les formes les plus fréquentes sont la bourrée à trois temps dansée à deux, la crozada ainsi que plus rarement une bourrée à quatre. En Couserans, il existe deux formes : une présentant deux lignes face à face (planherada) et une formant une chaîne fermée.
Vidéo réalisée par l'AMTA sur les danseurs de bourrées :
Vidéo d'un témoignage sur la pratique de la bourrée en Massif Central réalisé par l'AMTA :
MUSIQUES DE BOURRÉES
Cliquez sur les instruments pour les écouter !
De nombreux airs de bourrées sont chantés, et il n'est pas rare de trouver plusieurs versions d'un même thème, les variations étant tant au niveau du texte que de la mélodie. Les bourrées chantées voient parfois se succéder des couplets avec paroles tandis que d'autres se chantent "au tralala" (sur des onomatopées) rappelant quelquefois les interprétations instrumentales.
Du côté des instruments emblématiques interprètes de bourrées, la vielle et la cornemuse sont à l'honneur dans le Berry, le Nivernais et le Bourbonnais. Concernant l'Auvergne, le violon et le duo cabrette-accordéon chromatique (très présent dans les bals auvergnats à Paris) sont traditionnellement des instruments très utilisés pour interpréter les bourrées. Pour les bourrées du Couserans, on retrouve le hautbois traditionnel aboès. On rencontre communément en Couserans, Quercy et Auvergne la clarinette.
La podorythmie joue également un rôle très important dans l'interprétation des bourrées, qu'elles soient chantées et/ou jouées instrumentalement.
Les bourrées à trois temps se jouent (et se dansent) souvent par deux, les musiciens annonçant "une moitié" entre les deux airs.
Sélection d'archives en ligne sur la bourrée
Sélection de Livres et CD sur la bourrée